La joie, une agréable émotion de l'âme (texte de Patrick Delaplace Trinquet)



 



Ce fut l'année de mes 12 ans. Cette année 1971 fut celle de toutes les calamités, tous les orages, il faisait froid en ce tout début d'été, la température des jours n'excédait pas les 18 degrés, pourtant malgré la virulence des orages et des pluies continuelles, la journée qui débuta fut la plus extraordinaire, la plus merveilleuse de la saison.
Ce jour là, mon vieil ami l'adjudant chef Moutarde m'offrit quatre lourdes caisses de vieux livres, on m'avait décerné pour ma deuxième place, le Grand Prix de la Résistance, un examen annuel où étaient conviés tous les collèges de France.
Gilbert mon père nourricier empila les caisses sous le grand saule pleureur, le soleil mystérieusement apparu et j'étais là à flâner, à rêvasser quand une pulsion m'invita à ouvrir l'une des caisses, j'en retirais plusieurs livres, puis mes yeux se posèrent sur un titre - L'Africain -, j'étais abasourdi par ce que je lisais, c'était les Confessions de Saint Augustin de Thagaste.



   
J'étais là assis, le dos bien calé sur l'écorce tiède du saule pleureur et je lisais mon livre, le soleil s'était approprié la verdure, la gravette et dans le silence de cette immensité lumineuse, l'impression de solitude de ma foi prenait tout son sens. Une joie m'envahissait, à chaque phrase, à chaque mot, une joie nouvelle que je ne pouvais m'expliquer, à petites doses elle s'intensifiait et j'étais là comme possédé par la fraîcheur de ma lecture.




Voilà un homme qui s'adressait directement à Dieu, lui confiait son existence, ses péchés, ses fautes, au fur et à mesure que je lisais, la joie s'intensifiait contre l'angoisse pour laquelle je ne pouvais rien, la joie nouvelle se concentra vivante en mon esprit afin de m'extraire de l'influence néfaste où la détresse avait occulté le fond de mon âme assombrie par les malheurs de ma vie et dont les douleurs toujours éveillaient en moi de vieilles terreurs d'enfant.
 
Ce retour sur soi même de Saint Augustin, l'examen de sa conscience, cette façon de relater les événements de sa vie, m’engageait vers ma propre introspection et je compris à ce moment précis que c'était dans mon moi le plus intime et sans doute le plus redouté que s'exprimait la plus affligeante de mes scrupules et que c'était dans ce moi inconnu que devait s'engager totalement l'expression de ma joie, de ma foi en Dieu, que je ne devais plus avoir peur, peur d'avoir été battu, peur d'avoir été très malade, peur d'avoir été abandonné, que je devais survivre à ma peur, vivre et accepter de ne plus souffrir intérieurement car le cheminement de ma vie était une grande leçon de simplicité et d'humanité pour tous les tués de l'existence et les blessés de la Vie.

 Patrick Delaplace Trinquet


 

"(...)
Je me suis fatigué à te chercher hors de moi,
 Toi qui habites en moi, pourvu que j’en aie le désir.
 J’ai parcouru les bourgs et les places publiques,
 et je ne t’ai pas trouvé,
 parce que je cherchais en vain ce qui était en moi.(...)"  St Augustin




 
Merci beaucoup à Patrick Delaplace-Trinquet, aisi qu'à Xuan
Je vous invite à visiter leurs sites respectifs avec les liens ci-dessous, ou via ma liste de blogs

http://www.patrickdelaplacetrinquet.eu/blog/lire-article-161142-1891612-journal_de_mes__critudes_.html (pour le texte original)



http://amis-du-jardinierdedieu.over-blog.com/article-la-joie-une-agreable-emotion-de-l-ame-97562010.html

 Crédits images :
http://membres.multimania.fr/monaigle3/97-sabbatique/25-29-autriche/27-vienne.html

http://album.aufeminin.com/album/see_619129_5/Ouvrir-l-oeil.html


et Pascal Bertrand










 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Très touchant le témoignage de ton ami, Pascal, et je te remercie d'avoir choisi ce texte pour ton blog.Le moment de découvrir Dieu et la foi reste inoubliable. C'est le moment au cours de lequel LE CHOIX arrive pour la vie, c'est un virage vers la lumière ou vers l'ombre.

Bisous du coeur,
Cristina

LesécritudesdePat a dit…

Ce n'est pas la foi en Dieu que j'ai découvert, l'ayant eu très tôt ! mais la foi en moi.

Merci Christina et merci Pascal.

Pascal (jos_ti) a dit…

Oui Patrick, tu confirmes bien le sens que j'avais senti entre le message essentiel de ton texte et cet extrait attribué à St Augustin :

"(...)
Je me suis fatigué à te chercher hors de moi,
Toi qui habites en moi, pourvu que j’en aie le désir.
J’ai parcouru les bourgs et les places publiques,
et je ne t’ai pas trouvé,
parce que je cherchais en vain ce qui était en moi.(...)"

Amitiés

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