Pour les nouveaux amis et les fidèles compagnons de route... un petit poème d'Eluard





Il est des mots qui font vivre
et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur
le mot confiance
Amour
Justice
 et le mot liberté

le mot enfant et le mot gentillesse

et certains noms de fleurs
et certains noms de fruits

le mot courage et le mot découvrir

et le mot frère
et le mot camarade

et certains noms de pays, de villages

et certains noms de femmes et d'amis.

Paul Eluard



L'Oeuvre

Exaltation de l'expérience amoureuse

La poésie d'Éluard est d'abord une exaltation lucide du désir. Capitale de la douleur (1926) montre que le monde de la maladie, de la solitude et de la mort, est toujours menaçant, mais c'est justement aussi ce qui donne son prix au bonheur. L'amour « égoïste » de L'Amour la poésie peut également s'ouvrir et œuvrer pour le bonheur de tous, comme en témoignent La Vie immédiate (1932) et Les Yeux fertiles (1936), célébrant son amour partagé avec Nusch. La mort de Nusch est l'occasion d'un pari fou sur l'avenir, d'un authentique recommencement. Le Dur Désir de durer est un acte de foi envers le langage conçu comme une lumière capable de faire reculer les ténèbres de la souffrance.
Chez Paul Éluard, les exigences morales épurent le mot sans jamais éluder les bouleversements de l’homme, tant la logique de l’amour les soutient. « Pour lui, l’amour est la grande force révolutionnaire », souligne Jacques Gaucheron. Il l’approfondit sans cesse, du désir le plus charnel à l’érotisme et jusqu’à cette ouverture au monde qu’est l’amour. Passer de je à tu, c’est passer à nous, au nous le plus vaste. L’amour, par nécessité intérieure, donne à voir, donne à vivre, donne à vouloir un monde sans mutilation qui s’épanouirait en investissant toutes les dimensions humaines. La seule exigence totalisante étant celle du bonheur. Éluard dit: « Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d’autre ».

Libérer le langage pour changer la vie

Le langage de la poésie d'Éluard dépasse l'automatisme pur et ne se contente pas de mettre au jour le minerai de l'inconscient. Il cherche à rendre évidentes des associations de mots, d'images, qui pourtant échappent à tout lien logique. Car si « la terre est bleue comme une orange » (L'Amour, la poésie), c'est que, pour le poète, tout est possible à qui sait « voir ». C'est en affranchissant la pensée de ses limites qu'il découvre l'absolu poétique. Chez Éluard, la parole affirme : « J'ai la beauté facile et c'est heureux » (Capitale de la douleur).

Une poésie engagée

C'est également en combattant la mort - et les atrocités liées à la guerre - que le poète aspire à redonner un sens à la vie. On compte notamment, parmi ses écrits les plus engagés :
  • Cours naturel
  • Facile proie, 1938
  • Le Livre ouvert, 1941
  • Poésie et vérité, 1942
  • Poèmes politiques, 1948
Jacques Gaucheron, auteur du livre Paul Éluard ou la fidélité à la vie, rencontre le poète après la guerre au Comité national des écrivains. Devenus amis, ils publient ensemble Les Maquis de France. Pour lui : « Paul Éluard est entré dans l’histoire littéraire lorsqu’il parle de poésie ininterrompue, ce n’est pas un vain mot ».
Cette cohérence tient à la profondeur de l’invention d’Éluard, qui n’est pas seulement une manière de dire, mais une manière d’être. L’intuition fondamentale du poète, explique Jacques Gaucheron, est précocement à l’origine de la revendication inconditionnelle du bonheur. Sa méditation poétique s’expérimente dans les remous de sa vie personnelle. On pense souvent à lui comme poète de la Résistance. Durant les années abominables de l’occupation nazie, il est celui qui ne se résigne pas, qui n’accepte pas. Le sommet est atteint avec Liberté qui sera diffusé dans le monde entier en 1942. Paul Éluard est un porteur d’espérance.
Mais il est aussi le poète de la résistance, sans majuscule. Il écrit contre l’ordre du monde. Sa lutte est tout aussi ininterrompue que sa poésie. Lorsqu’il écrit l'Immaculée Conception en 1930 avec André Breton, il se bat contre les traitements que l’on inflige aux aliénés, l’aliénation étant l’une des pires représentations de l’exclusion. Au sens que lui confère Éluard, la poésie est une entreprise de désaliénation. La poésie en devient donc « un art de langage, un art de vie, un instrument moral ».

Extrait de :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_%C3%89luard


Autres liens pour approfondir l'univers de ce grand poète :

 http://www.poesie-citation.fr/poesie-paul-eluard/index.php
http://www.pierdelune.com/eluard.htm
http://eluardexplique.free.fr/
http://www.poetica.fr/categories/paul-eluard/ 












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