Dimanche, les citoyens français vont exprimer leur avis sur la suite à donner pour le Pays.
Une campagne laborieuse nous a révélé des débats de bas niveau, à croire que nous payons nos hommes politiques à communiquer sur le mode "moi je" plmutôt qu'évoquer en bons professionnel des projets et des bilans dignes de ce nom.
Un peu désolant tout ça...
Un pays se forge une identité qui évolue au cours des siècles, des épisodes qui essaiment la vie de la Nation.
Ni meilleur et ni moins bon qu'un autre, notre pays souffre d'une chose; la capacité à se renouveler. Tant de vieilles croyances nourrissent encore nos visions du monde qu'il semble bien que les véritables évolutions sociales peuvent demander des dizianes et des dizaines d'années pour se mettre en place au bénéfice de tous.
Marre aussi de ces clivages "Gauche-Droite" (même si la dynamique résultant d'une opposition aux pouvoirs en place reste une saine émulation, en théorie)
Pour servir un Pays, il convient "de s'oublier un peu" et se centrer sur les autres, c'est à dire nous, citoyens. A quand un type d'homme politique qui pense à autre chose qu'à son enrichissement personnel ou à soigner son look de star ?
Nous attendons avec impatience un nouveau type de Dirigeants "centrés sur la personne" (pour reprendre la belle formule de Carl Rogers) et évoquant la qualité de base pour toute personne qui travaille au service des autres.
...Une compétence pas si commune, à l'évidence. Si c'était le cas, on pourrait en évaluer facilement les avancées au bénéfice des citoyens.
A quand des politiques publiques qui se libèrent du "court terme".
Si c'était le cas, nous serions déjà en train d'étudier les énergies de demain...
Si le profit des uns n'était pas le critère pour avancer, peut-être que nos voitures n'utiliseraient plus depuis longtemps l'énergie pétrole pour avancer
(pour ma part, c'est clair. Je réfléchis à me passer de voiture, tout simplement... marre d'engraisser les assurances et toutes ces Industries ennemis de l'être humain)
Qui remet vraiment en cause le "poids" des loyers sur le budget de nos concitoyens les moins fortunés ?
Et, sur un autre registre, à quand la fin de ces clivages hommes-femmes qui ne sont nourris que par des gens qui n'ont jamais goûté à ce que peut être la complémentarité dans le couple...
A quand la disparition de ces revues de chiotte aux journalistes bas-de-gamme(Marie-Claire, par exemple) qui prônent pour seule issue aux couples l'option "infidélité" et l'arsenal mensonges et autres conneries comme possibilité d'épanouissement (aller sur leur site au dossier "infidélité", vous constaterez le type de nourriture qu'on "fourgue" à nos jeunes adultes...)
Je m'égare, je m'égare...
Mais bon, le boulot est de taille pour espérer vivre dans un monde dont on soit fier (je constate aussi beaucoup de déchets dans les rues, et je n'en ai jamais vu autant... pourtant, ce n'est pas les poubelles qui manquent !)
Où en est l'apprentissage de la citoyenneté ?
Je m'égare, je m'égare (ne m'en voulez pas outre mesure, c'est "les nerfs" ;o)
Pour revenir à nos politiciens, qu'ils revisitent les études de l'Ecole de Palo Alto sur la construction de la réalité (réalités personnelles et collectives) afin de leur donner des idées pour ouvrir leurs champs de conscience (rien d'immuable en ce bas-monde et tout est à inventer...)
et nous servir autre chose que des scénarios qui alimentent la peur, favorisent l'injustice et les pratiques douteuses qui elles, savent assurément nourrir l'imaginaire des plus jeunes et des plus fragiles de nos citoyens...)
etc, etc !
En bonus, une synthèse de l'étude faite en 1995 à l'initiative d'une commission dirigée par Jean Boissonat et envisageant les divers scénarios possibles autour de la valeur travail ("Le Travail dans 20 ans", paru en 1995 chez Odile Jacob)
Résumé de "Le Travail Dans Vingt Ans"
"Ce n'est pas le travail qui manque.
C'est nous qui manquons de clairvoyance pour comprendre qu'il est en train de changer radicalement et qui n'avons pas assez d'imagination pour l'organiser autrement. Dans vingt ans, selon de ce que nous aurons fait ou non, la France comptera plusieurs millions de chômeurs ou les Français travailleront différemment. ...
Quels sont donc les objectifs à long terme qu'il nous faut promouvoir et qui doivent éclairer non seulement la décision publique mais aussi l'action de chacun ?
Telle est la question que pose ce livre, issu des travaux d'un groupe de prospective réuni à l'initiative du Commissariat général du Plan.
Sous la présidence de Jean Boissonnat, il comprenait des chefs d'entreprise, des sociologues et des économistes, des philosophes et des historiens, des démographes et des juristes."
Extraits :
"La commission a choisi de construire quatre scénarios représentant quatre types de combinaison (pour l'évolution économique et la gestion du monde du travail) :
1. L'enlisement. Hypothèses : un environnement international peu coopératif (le projet européen avorte) ; des comportements individuels de repli, privilégiant le revenu par rapport au temps, une incapacité à faire évoluer la répartition entre temps de travail et temps libre ; une segmentation rigide du système productif ; aucune remise en cause du système institutionnel et juridique du travail ; un Etat condamné à jouer, en même temps, le rôle de gendarme et celui de providence. Dans ces conditions, la France continue de s'épuiser à endiguer le chômage qu'aucune reprise économique ne parvient à résorber, et à financer la survie des laissés-pour-compte. Jusqu'au jour de l'inévitable explosion.
2. Le chacun pour soi . Ce scénario est fondé sur un environnement international plus coopératif (l'Union européenne progresse) ; on accepte des écarts de revenus grandissants (on laisse le smic dépérir) ; le système productif s'offre à l'arbitrage de la compétition internationale ; le pouvoir normatif en matière de réglementation du travail passe à l'entreprise, avec des syndicats toujours plus affaiblis. La France se rapproche du modèle américain : le chômage recule, les inégalités, la précarité et la pauvreté s'accroissent ou ne reculent pas.
3. L'adaptation. Ce scénario croise un environnement assez peu coopératif avec un système productif plus innovant, des comportements plus ouverts à l'arbitrage entre le revenu et le temps de travail, et la construction progressive d'un nouveau cadre juridique des relations du travail, incorporant une réduction de la durée du travail. Cela débouche sur une meilleure conciliation entre la cohésion sociale et l'ouverture au monde.
4. La coopération. Ce scénario constitue une sorte d'horizon idéal dans lequel se renforcent mutuellement un environnement coopératif (en Europe et dans le monde), une mutation réussie du système productif orienté vers la performance globale, une acceptation sociale du temps choisi et une reconstruction radicale du cadre institutionnel du travail, dans lequel patronat, syndicats et Etat coopèrent sans empiéter sur les responsabilités des autres.
Mobilité et indépendance : tous entrepreneurs.
Dans l'avenir du travail, il deviendra naturel de passer d'un statut de salarié à un statut d'entrepreneur pour revenir, éventuellement, au statut de salarié.
Il faut que les règles s'y prêtent, et que les moyens financiers réunis dans ce but, par exemple les Codevi, soient effectivement affectés à leur objectif.
On verra apparaître des besoins supplémentaires pour la satisfaction desquels la création d'entreprises nouvelles devra être naturelle et simple (ce qui ne veut pas dire sans risque, car sans risque il n'y a pas d'entreprise).
Evoquons ici toute l'intermédiation électronique pour satisfaire la demande de gestion financière, de voyage, d'assurance ; les services de proximité (garde d'enfants, aide aux populations en difficulté, par exemple) ; les services personnels qui vont de la santé à l'éducation en passant par les loisirs.
On verra se multiplier les sous-traitants indépendants, qui pourront être des entreprises unipersonnelles à domicile. Par exemple, en matière de comptabilité, de publicité, de rédaction, de tests de personnalité, de marketing téléphonique, de secrétariat, de gestion des impôts, de formation, etc. Tout doit être réorganisé pour faciliter le changement de métier, de statut, de localisation.
La vraie fin du taylorisme : le temps choisi.
De la même manière qu'un salarié doit pouvoir, de façon naturelle, devenir entrepreneur et redevenir, éventuellement, salarié, un travailleur doit pouvoir commodément revenir en formation puis retrouver du travail.
Cela exige une implication profonde, organisée et durable de l'entreprise dans le processus de formation.
Ainsi finira-t-on par passer du contrat de travail au contrat de travail-formation, autrement dit au contrat d'activité dont nous reparlerons ci-dessous.
On peut imaginer qu'à l'horizon 2015 chaque travailleur devra consacrer environ 10 % de son temps (étalé sur toute la vie active) à sa formation.
Cette nouvelle répartition entre le temps de travail productif et le temps de travail en formation n'empêchera pas la durée du travail de poursuivre son mouvement séculaire de réduction. On estime que cette durée a diminué de près de moitié en un siècle. La nouvelle révolution technique en cours ne peut qu'ouvrir une nouvelle possibilité de réduction de la durée du travail. Mais on n'opère pas toujours cette réduction de la même façon.
Dans l'organisation taylorienne du travail, ce devait être par une diminution de la durée journalière ou hebdomadaire généralisée. Aujourd'hui cette méthode n'épouserait pas la diversité du système productif ni celle des besoins personnels. C'est pourquoi la semaine de quatre jours apparaît comme une conception trop rigide.
Le développement du temps choisi correspond beaucoup mieux à une économie recentrée sur la personne.
Certains seront intéressés pour travailler le week-end (ce qui favorisera l'amortissement des équipements et élargira les services à la clientèle), d'autres une semaine sur deux, d'autres neuf mois sur douze, d'autres quatre jours sur sept.
Encore faut-il donner un cadre à cette profusion d'expériences. Ce cadre pourrait prévoir un objectif de durée moyenne annuelle du travail pour la ramener, à l'horizon 2015, autour de mille cinq cents heures (y compris le temps de travail de formation) au lieu de mille six cent cinquante heures aujourd'hui.
Un cadre nouveau : le contrat d'activité.
En essayant de devenir un droit de l'emploi, le droit du travail s'est dénaturé sans atteindre son objectif, puisque la France compte plus de 3 millions de chômeurs. Le nouveau droit aura pour objectif de rendre compatible la promotion de l'emploi et la protection du travailleur.
Ce nouveau cadre juridique créerait un concept nouveau, le contrat d'activité, qui engloberait le contrat de travail sans le faire disparaître.
Le contrat d'activité serait un contrat, c'est-à-dire qu'il impliquerait des droits et obligations pour chacun des contractants.
Il aurait un horizon temporel assez long (de l'ordre de cinq ans) couvrant des périodes de travail productif en entreprise, de travail en formation et de congés d'utilité sociale (par exemple familiale).
Pendant ces différentes périodes, les garanties sociales seraient conservées à l'actif, bien que son mode de rémunération puisse varier sensiblement.
Le contrat serait conclu entre l'actif et un collectif comprenant un réseau d'entreprises librement constitué, et d'autres acteurs publics ou privés (chambres de commerce, départements, écoles, associations diverses).
Ainsi, une entreprise temporairement privée d'un certain volume de commandes pourrait prêter certains salariés à une autre entreprise, les faire travailler à temps partiel, les placer en formation, leur favoriser l'exercice, pendant un temps, d'une activité indépendante, ou encore leur dégager du temps disponible pour d'autres activités sociales.
Le salarié conserverait pendant tout ce temps les garanties d'un contrat d'activité, moyennant l'exécution de tâches précises. Il ne serait pas jeté dans la poubelle du chômage. Pour éviter toute dérive, un contrat d'activité devrait toujours comporter un sous-contrat de travail. C'est-à-dire que l'actif serait nécessairement embauché par une entreprise ou une organisation. Le chômage ne disparaîtrait pas dans sa totalité. Mais, outre qu'il serait réduit, il pourrait être lui-même mieux géré.
Un changement de cette importance implique un renouvellement des relations collectives du travail. Les syndicats et les autres organisations professionnelles devraient y trouver une occasion de rajeunissement. Pour ouvrir un champ nouveau aux relations du travail, il faudra sans doute modifier les règles de la vie conventionnelle. C'est ainsi qu'un contrat collectif ne devrait être applicable que si la majorité des salariés, représentés par les organisations professionnelles ou pas, y souscrit.
JEAN BOISSONNAT a présidé la commission d'une trentaine d'experts (patrons, économistes, démographes).
UNE IMAGE DE LA FRANCE EN 2015 Projetons-nous dans vingt ans. Retenons l'hypothèse d'une croissance moyenne de 2,5 % par an. La production se sera accrue des deux tiers, soit une augmentation de 5 000 milliards de francs (d'aujourd'hui) du produit intérieur brut. Si nous nous retournons sur le passé, pour réaliser un gain comparable, il nous a fallu trente ans, avec un taux de croissance beaucoup plus élevé. La population totale de la France sera passée de 58 millions d'habitants à 60,5 millions entre 1995 et 2015, soit un gain de 2,5 millions de personnes. Durant les trente années précédentes, la population totale de notre pays s'était accrue de 10 millions de personnes.
L'enrichissement par tête sera donc beaucoup plus important. En 2015, le revenu global par tête d'habitant serait de 210 000 francs (en francs d'aujourd'hui). Actuellement il est de 140 000 francs. Il y a trente ans, il était de 60 000 francs (d'aujourd'hui) par tête.
La population d'âge actif (18 à 64 ans) ne croîtra probablement que de 2 millions de personnes au cours des vingt prochaines années.
Mais il faudra résorber au moins une partie des 3 millions de chômeurs déclarés d'aujourd'hui, ou de ceux qui les auront remplacés.
Ce qui veut dire qu'il faudra créer 4 à 5 millions d'emplois nouveaux sur vingt ans. Rien qu'en alignant le nombre de travailleurs à temps partiel, en France, sur ce qu'il est dans les pays de l'Europe du Nord (le double), nous pourrions créer 3 millions d'emplois (équivalent d'un mi-temps).
(1995)
Source : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/le-travail-dans-20-ans_3907.html
Un citoyen parmi d'autres citoyens...
2 commentaires:
Bonjour Pascal,
Ce que t'écris sur l'article de MC, me rappelle pourquoi j'ai cessé il y a presque 10 ans de lire Cosmo: dans un article sur la rupture, le "bon" conseil pour une femme d'arreter de souffrir était de VOLER les CD's de son ex..ou de lui GRATTER la bagnole...J'ai été deçue deux fois: comme femme et comme journaliste...Comment faire des trucs pareils et comment les mettre sur un papier blanc pour les offrir à des autres?....La presse écrite féminine française( aussi anglaise, américaine) reste un exemple à suivre pour les pays qui essaient de rattraper leur retard MAIS...Nous avons des longs débats dans la rédaction et je peux te dire que c'est pas facile de naviguer entre les ventes, la pub, l'édito, la morale, la tendance de suivre le chemin facile et la difficulté de garder les valeurs et les principes....
Pour la politique, je tiens à tous les doigts croisés pour demain!
Bises de Bucarest:)
Cristina
Un grand bonjour chère Cristina. Merci pour ton regard de journaliste à propos de mon "coup de gueule" (article du site de Marie-Claire sur les pseudos conseils pour "gérer" le couple). Nous avons là un bel exemple de ce qui peut influencer les plus jeunes, et les inviter à "apprendre" à mentir au conjoint n'est certes pas la voie qui va les conduire à ce que l'union de l'homme et de la femme peut produire de plus beau ! L'important est que les lecteurs puissent se rendre compte de l'absurdité des propos du journal à ce sujet (d'ailleurs, les réactions des lecteurs ont sû dirent leur mécontentement en commentaires !)
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