Vision lumineuse et vision sombre (texte de Patrick Van Eersel)

Comme je l'ai déjà confié, j'aime l'esprit de la revue CLES (Nouvelles Clés). Une revue avec laquelle j'avais fait connaissance dans les années 80 et qui portaient de beaux articles sur notre monde et ses valeurs, mais aussi sur la diversité de la recherche spirituelle aux quatre coins de la planète.
Autant dire que cette revue a accompagné avec d'autres sources ma vision du monde, les valeurs qui me sont proches et avec lesquelles je me sens en affinité.
Une revue qui a su s'adapter et propose aujourd'hui un format et un "look" bien actuel qui saura séduire. En gardant une chose : aborder les thèmes de société sans omettre de traiter également les nourritures de l'âme. Et ça, j'aime ça !
Place ici à une petite réflexion de Patrice Van Eersel.
Grand reporter, sa curiosité inlassable le pousse sans cesse aux frontières de la connaissance. Écrivain, citons entres-autres "Réapprivoiser la mort" (éd. Albin Michel), qui poursuit l’enquête menée par "La Source noire" (éd. Grasset), "Tisseur de Paix" (éd. du Relié) et "J’ai mal à mes ancêtres", avec Catherine Maillard (éd. Clés / Albin Michel).



La vision lumineuse ? " Rien de nouveau sous le soleil ", ronchonnent les pessimistes, et pourtant : qui eût prédit la fin pacifique du communisme russe ? Et la dissolution de l’apartheid ? Les exemples abondent où l’inattendu du monde s’avère plus généreux que nos prévisions. Si j’applique cet état d’esprit à notre avenir, que vois-je ? Des synchronicités inouïes, des résonances à travers le temps et l’espace, révélant (peu à peu, comme dans le baquet du photographe) une humanité incroyablement riche, adolescente souvent, mais drôle, musicale, dansante, amoureuse, canaille aussi, bien sûr...






La vision sombre ? Le journalisme est un métier fantastique, et en même temps, comme il est pénible de constater quotidiennement à quel point nous sommes conformistes, superficiels, inconséquents... Et dire que l’avenir dépend des "grands communicateurs" !


C’est ainsi que je participe à la maladie du monde chaque fois que mes faiblesses me font céder à la pression aliénante de ce que Simone Weil appelait " la grosse bête ", l’instinct grégaire qui maintient la cohésion du troupeau mais freine l’éveil et peut rendre parano. À l’inverse, je participe, à ma mesure, à la santé du monde chaque fois qu’à la recherche d’un jaillissement d’énergie et d’inspiration, je rapporte aux miens un récit exemplaire de la beauté de l’humain et de la vie.

Mon rêve serait de voir le Maghreb se pacifier et devenir une vaste et nouvelle Andalousie, un jardin pluri-ethnique, artistique et spirituel. Cela changerait tout.


Lieu privilégié :
Les îles grecques, peut-être Lesbos, mais je n’y suis pas allé depuis longtemps...

Lieu magique :
quelque part sur une mer delphinienne, avec ma femme, mes quatre enfants, ma toujours jeune maman, et toutes les familles de mes cinq frères et soeur, qui vivent dispersés de par le monde, et que je n’ai plus vus réunis depuis bien des années... •


Livres :
Ceux d’Henri Miller, de Boulgakov et de Nikos Kasantsakis.


Films :
Barberousse de Kurosawa, Le Fleuve de Jean Renoir, Latchodrome de Toni Gatlif.


Musiques :
Les intégrales de Fela Anikulapo Kuti et de Mozart. Des musiques populaires marocaines.


Techniques :
L’exercice de l’algue (wakamé) enseignée par le shintaïdo, art gestuel dérivé du karaté.

Associations :
La Société des Gens de Gestes, qu’avec Albert Palma, Arthur H. et quelques autres nous animons à longueur d’année.

http://www.cles.com/dossiers-thematiques/cultures-du-monde/xxieme-siecle-les-visions-de-34/article/patrice-van-eersel





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